Cette lettre cachée dans un grimoire...

Noble lecteur, qui par hasard ou je ne sais quel sort du destin trouvez cette missive, je vous livre mes interrogations...

Cela fait quelques jours que je suis revenu à la vie, arraché des limbes par les techniciens renégats.

J'ai compris quelle était ma mission, je dois empêcher ce qui est arrivé.

C'est exactement là où je veux attirer, par cette missive, votre attention.

Si cela est déjà arrivé, comment puis-je l'empêcher ?

Suivez ma pensée, je suis re-"né" dans le futur, futur ou l'infâme Régulos règne en maitre. Je dois retourner dans le passé et empêcher cela.

Mais par avance je sais déjà que j'ai échoué. Comment lutter alors que j'ai vu le futur qui nous attends ?

Si j'avais réussi, ou si quiconque avait réussi, comment expliquer ma présence dans cet obscur futur?

Si je réussissais, et empêchai Régulos de prendre possession de notre monde, ma présence ne serait donc pas nécessaire, et donc je ne serais pas.
Or je suis !

Si j'écris ces lignes aujourd'hui a l'aube de ma nouvelle vie, c'est que je suis, et donc j'ai échoué, et donc si je sais que j'ai échoué, par avance, pourquoi lutter ? Quelques soient mes efforts, quelque soit mon investissement, je n'obtiendrais jamais la victoire.

Alors a quoi bon lutter ? Chaque jour je croise des visages qui attendent de moi, certains que j'ai vu de mes propres yeux se jeter sur moi avec rage et ayant perdu leur conscience. Je les ai vu. Ils deviendront fous, torturés, menaçants.

Je pense à renoncer, tous attendent de moi. Mais je sais que je ne suis pas l'espoir, je ne suis que la preuve de l'échec. Ma vie, ma présence est un rappel constant de l'échec de nos tentatives...

Je ne vous invite pas à partager mes réflexions, elles sont ternes, obscures, sombres...

Je vous laisse l'espoir, quant à moi, pensez donc que je suis un lâche, mais une guerre perdue d'avance ne vaut pas que l'on participe à ses batailles.

Je vais aider ces pauvres gens de mon mieux, mais qu'ils ne me demandent pas de raviver l'espoir.

Merci inconnu lecteur d'avoir, je l'espère, lu jusqu'au bout.

Je pars, je pars au loin, essayer de trouver la paix, profiter du peu de temps qu'il nous reste avant l'avènement de notre ennemi.

Je vous salue noble lecteur.

Syllas.